Sous le silence gronde le monde

Après des enfances difficiles et dans une situation de rupture familiale, six adolescentes essaient de se reconstruire dans un lieu de vie, « La Promesse » : une maison provençale, chaleureuse et vivante, habitée au quotidien par sa directrice, Padma.
Durant près de deux années, le film est attentif à leur parole, à leurs silences, aux crises comme aux instants de grâce, dans l’intimité autant que dans la vie collective.

Elles s’appellent Kim, Nadji, ou encore Hana. C’est sur elle, plus particulièrement, que la caméra se focalise : Hana, qui approche de ses 18 ans et devra bientôt quitter la maison.
Cette vie communautaire peut-elle donner à ces jeunes filles un début de stabilité et l’énergie pour s’en sortir ? Parviendront-elles à vaincre leurs démons intérieurs ? Comment entrevoir l’avenir alors que le présent est si fragile ?

À travers ce documentaire, j’ai souhaité raconter l’histoire de ces jeunes filles au parcours particulièrement douloureux, tout en montrant ce que ces parcours pouvaient avoir à la fois de singulier et d’universel. Le film ne s’attarde pas sur leur passé. Construit comme un huis clos, il raconte leur vie dans cette maison où elles vont essayer de se reconstruire, oscillant entre moments d’errance et de combativité.
Le passage dans ce lieu devient comme un rite initiatique : arriveront-elles à trouver leur place dans ce monde, à commencer par le petit monde protégé que représente ce lieu de vie ?

Ces adolescentes ne sont pas seulement des "filles de foyer" comme elles se présentent parfois. Elles sont d’abord des jeunes filles, avec leurs questionnements et leurs peurs, leur vitalité et leur envie de grandir. C’est ce qu’incarne très bien Hana, l’héroïne de ce documentaire, qui veut regarder vers l’avenir et qui voit ses 18 ans arriver à la fois avec appréhensions et enthousiasme.
Ce film raconte le cheminement d’adolescentes, à travers ce que La Promesse peut offrir : une vie communautaire et des relations nouvelles, le travail sur soi, seules et en lien avec l’autre. C’est l’histoire de métamorphoses lentes, difficiles et parfois douloureuses, vers la découverte de ses potentialités et de sa force intérieure.